Shen Yun et la Haute-couture
Une chose que vous n'oublierez pas après avoir vu un spectacle de Shen Yun est, les costumes. Je ne peux pas compter le nombre de fois qu'une personne m'a dit après le spectacle : « J'adore la couleur, les robes, la soie... » J'ai donc pensé qu'il serait bien d'emmener tout le monde en coulisses, pour voir comment sont fabriquées (et usées) ces prestigieuses pièces.
Chaque spectacle de Shen Yun sert de vitrine à plus de 400 costumes chinois et ce qui apparaît sur scène est le résultat, plus ou moins, d'environ 18 966 heures et 30 minutes de dessin, de coupe et de couture. Bien sûr, tout est fabriqué et (souvent) cousu à la main.
Sans compter le temps de recherche et de conception, chaque costume individuel demande entre 8 à 15 heures de travail et cela, si la pièce satisfait au test de la danse. La plupart des costumes demanderont ensuite 4 à 8h de retouche et d'ajustement au millimètre.
Hier, je suis allée, pour la quatrième fois, faire retoucher une robe pour le spectacle de cette année. Je ne peux pas dire que j'aime les essayages. Il est difficile de se sentir à l'aise lorsqu'on est entourée d'une demi-douzaine de dames s'affairant autour de vos habits avec des aiguilles et des épingles. Mais quand c’est terminé, les costumes ont l’air somptueux.
J'aime particulièrement le détail mis dans chaque vêtement, même si la grande majorité du public ne sera pas suffisamment proche pour le voir. La plupart des gens ne verront pas que les milliers de décorations en cristal ou en paillettes sont montées ensemble, perle par perle, ou qu'elles forment toujours une ornementation complexe à l'arrière d'un diadème.
De plus, il y a le frisson de porter un habit tout à fait unique. Ces costumes respectent le style des vêtements portés par les habitants de périodes reculées et de contrées lointaines (voire même des cieux) et, en même temps, ils sont complètement nouveaux et encore jamais vus.
Comment sont-ils conçus ? Inspirés des traditions chinoises et des vêtements des divers groupes ethniques chinois, nos costumes correspondent à l'époque et au lieu de chaque danse. Ma préférée depuis toutes ces années est la robe de la Dynastie Tang. Elle a des manches immenses, une longue traîne flottante et une ceinture en ruban de soie. Si Cendrillon était chinoise, ce serait sa robe. Toute personne qui la porte peut se sentir gracieuse.
Du moins si vous restez debout, sans bouger, car danser dans cette robe est un autre problème. On s'attend toujours au plus inattendu lors de la première répétition en costumes de l'année. C'est alors que la scène se transforme en laboratoire. Ici, les accessoires, les costumes, les coiffes, 40 danseurs et le produit chimique X (pour anXiété) se mélangent pour la première fois. Il est difficile de rester gracieuse en essayant de démêler ses manches (les vôtres ou celles de quelqu'un d'autre) de votre perruque ou de faire une pirouette avec des boucles d'oreilles qui vous frappent les yeux à la volée.
Mais pas d'inquiétude. Lorsque nous partons en tournée, tout cela sera arrangé. Quatre mois non-stop de répétitions, en costume, assureront la perfection du spectacle. En fait, lors de répétitions la semaine dernière, nous avons rencontré des problèmes avec une série de longs rubans de soie. Quelque chose n'allait pas bien dans l'équilibre entre la longueur et le poids et les rubans s'emmêlaient facilement. Quelques-unes d'entre nous sommes restées empêtrées. Le lendemain, nous les avons envoyés pour qu'ils soient ajustés. Lorsque vous nous verrez sur scène, vous aurez la version démêlée !
Shen Yun et la Haute-couture
16 novembre 2013