Entretien avec le compositeur du Shen Yun Symphony Orchestra, Gao Yuan
Un mois seulement avant le début de la tournée, nous retrouvons le compositeur Gao Yuan pour qu’il nous parle du Shen Yun Symphony Orchestra qui va jouer de Boston à Miami (en passant par Toronto), en octobre 2014.
Pour beaucoup d’entre nous, fin août est l’époque des barbecues ou du dernier moment au bord de la plage. Cependant, les musiciens de Shen Yun ont, depuis longtemps, commencé leurs préparations pour notre prochaine saison. Les bruits des répétitions provenant de tous les studios se font entendre à toutes heures. Non seulement ils préparent la saison 2015 mais ils affinent en plus leurs morceaux pour la tournée d’automne de l’orchestre symphonique.
Cela n’a pas été facile, toutefois nous avons réussi à retrouver l’un des compositeurs les plus occupés - le compositeur Gao Yuan - pour qu’il nous donne un aperçu de ce qui nous attend pour le concert de cette année.
Q : Pourriez-vous nous donner un aperçu du fonctionnement de l’orchestre symphonique ?
GY : Aux représentations de Shen Yun, c’est la danse qui est à l’honneur et la musique accompagne. Pour la prochaine tournée de concert, nous réunissons les orchestres de la tournée mondiale de Shen Yun pour former un orchestre symphonique. Notre musique se retrouve alors sous l’éclat des projecteurs et nous donnons tout pour créer la plus belle des expériences musicales possibles.
Les sélections originales du programme sont toutes choisies parmi nos danses préférées. Ensuite, nous les réarrangeons pour un orchestre symphonique complet. Les mélodies que vous entendez dans ces compositions sont toutes inspirées des airs de l’ancien folklore et des ethnies différentes qui ont été transmises à travers les âges.
Les instruments chinois, que vous verrez au cœur de l’orchestre jouent la mélodie soutenus par un orchestre complet. Vous allez donc entendre la grandeur d’une symphonie occidentale qui s’imprègne, de façon unique, de l’ethnicité des instruments traditionnels chinois. L’astuce est de réussir à les faire jouer ensemble, dans une harmonie homogène.
L’idée d’utiliser un arrangement orchestral occidental pour présenter les 5000 ans de culture et de musique de la Chine n’avait jamais été essayée auparavant. Nous explorons un ensemble de groupes ethniques et de dynasties distinctes. Alors, ce que vous allez expérimenter est une production transculturelle.
Q : Pourriez-vous nous donner un aperçu de l’historique de la musique chinoise ?
GY : Des instruments trouvés dans des fouilles nous apprennent que la musique chinoise est apparue il y a 9000 ans. Au fil du temps, quatre genres se sont développés : le folklore, la musique savante, la musique religieuse et la musique de cour.
Pendant la dynastie Han (206 av. JC à 220 apr. JC), la cour a établi un bureau impérial connu sous le nom de yuefu qui se chargeait de l’éducation musicale et de collecter les anciennes musiques folkloriques et les poèmes. L’échange de culture avec l’Asie de l’Ouest a amené de nouveaux instruments aux Han. Ceci a conduit à des avancées encore plus grandes dans la musique chinoise.
Ensuite, pendant la dynastie des Tang, l’Empereur Xuanzong (règne 712-756) qui était lui-même un talentueux musicien, créa et, personnellement, supervisa l’Académie de Musique impériale du Jardin des Poiriers. Les institutions qu’il créa ont formé des artistes et ont énormément contribué au développement de la musique chinoise.
Q : Il existe une ancienne croyance qui revient au goût du jour : que la musique a le pouvoir de guérir. D’où vient cette idée et comment s’applique-t-elle à la musique traditionnelle chinoise ?
GY : Nos ancêtres croyaient que la musique avait le pouvoir d’harmoniser l’âme d’une personne, ce que la médecine ne pouvait pas. Dans l’ancienne Chine, un des rôles premier de la musique était de guérir. Le mot chinois, ou idéogramme, pour la médecine, vient en fait de l’idéogramme pour la musique.
Pendant la période du Grand Empereur Jaune (règne de 2698 à 2598 av. JC), les gens ont découvert la relation entre l’échelle pentatonique, les cinq éléments, les cinq organes internes et les cinq organes sensoriels du corps humain. Au temps de Confucius, les érudits utilisaient les propriétés calmantes de la musique pour renforcer et améliorer le caractère et la conduite des gens.
Aujourd’hui, la recherche scientifique a aussi validé les effets thérapeutiques de la musique pour baisser la tension artérielle, réduire l’anxiété, augmenter la concentration, stabiliser le rythme cardiaque et plus encore.
Q : L’aspect le plus unique de la musique de Shen Yun est qu’elle utilise simultanément des instruments chinois et occidentaux. Quels instruments chinois sommes-nous susceptibles de voir sur scène avec l’orchestre symphonique ?
GY : Notre orchestre inclut des instruments chinois à cordes frottées ou pincées, ainsi que beaucoup d’instruments à percussion.
Le erhu, aussi appelé violon chinois, est un instrument à deux cordes et un archet. Malgré ses deux cordes, il peut produire les sons les plus riches et les plus sombres.
Le pipa, aux cordes pincées, est aussi connu sous le nom de luth chinois. Il était l’instrument de prédilection à la cour du palais impérial.
Notre section de percussion inclut toute une gamme de cymbales chinoises, des tambours chinois, des cloches de pengling, des bols à carillon et des gongs.
Ces instruments historiques jouent un rôle essentiel dans la musique chinoise, depuis des millénaires. Ils sont très représentatifs de la culture traditionnelle chinoise, de ses coutumes et de son esprit.
Q : Quels sont les défis que rencontrent les compositeurs et les musiciens en créant ce spectacle ?
GY : Au début, les compositions étaient toutes des musiques d’accompagnement pour des danses, alors au moment d’écrire ces morceaux, notre travail en tant que compositeurs était de collaborer au mieux avec les chorégraphes. Notre travail n’était complet que lorsque chaque petit détail de la danse était satisfait et ceci pouvait même se prolonger dans la période des répétitions. Pour ce concert, nous avons dû réviser ces morceaux pour qu’ils puissent s’adapter à un concert donné par un orchestre symphonique dans lequel toutes les images seront évoquées seulement par la musique.
Q : Qu’espérez-vous que les spectateurs retiendront de ce concert ?
GY : J’espère qu’ils seront inspirés. Inspirés par les belles mélodies, inspirés par l’énergie du spectacle, inspirés par l’ancienne culture chinoise et inspirés par une nouvelle évolution de la musique classique.
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Le Shen Yun Symphony Orchestra rendra hommage aux morceaux classiques occidentaux les plus célèbres et sera accompagné de solistes de bel canto primés.